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LA SOLITAIRE DU FIGARO PAPREC // LA 54E ÉDITION RECOMPENSE LE TALENT ET LE RESPECT DES RÈGLES

Mercredi 20 septembre 2023

Après 7 années à combattre avec les cadors de la course au large, Corentin Horeau (Banque Populaire) s’est octroyé, ce jeudi 14 septembre, la victoire sur la 54e édition de La Solitaire du Figaro Paprec.

Au terme de 11 jours, 12 heures, 59 minutes et 10 secondes sur plus de 1 650 milles nautiques entre Caen, Kinsale, Roscoff et Piriac-sur-Mer, le skipper Banque Populaire aura atteint son rêve, inscrire son nom sur la plus célèbre coupe du circuit Figaro Beneteau.

Le Trinitain s’entoure sur le podium de ses deux camarades de port, Basile Bourgnon (Edenred) et Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) qui participaient respectivement à leur 2e et 5e édition.

 

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Ce samedi 16 septembre, la direction de course a constaté une fraude de la part de deux concurrents, Benoît Tuduri (CAPSO en Cavale) et Pierre Daniellot (Team Vendée Formation), qui ont téléchargé et utilisé des fichiers météo à bord, ce qui est strictement interdite sur le circuit par les règles de Classe. Le skipper CAPSO en Cavale, premier bizuth avant les constatations, a été exclu de la course, à l’instar du skipper Team Vendée Formation, deuxième bizuth avant sa convocation au jury.
 
« Les règles de la Classe Figaro Beneteau sont extrêmement strictes et précises, elles doivent impérativement être respectées par l’ensemble des coureurs qui s’y engagent au moment de leur adhésion à l’association.
Dans le cadre de la course reine du circuit qu’est La Solitaire du Figaro Paprec, des prestataires également partenaires de la Classe peuvent venir en soutient de la direction de course avec le concours de la Fédération Française de Voile, pour vérifier que les règles sont bien respectées.
Dans le cas présent, un doute émis par la direction de course à propos des trajectoires de Benoît et Pierre a fait l’objet de contrôles des 32 Figaro Beneteau 3 par Teem (électricité marine) et Rom Arrangé (informatique et communication satellite). C’est donc sur la base d’éléments concrets que les deux skippers convoqués par le jury ont admis avoir transgressé les règles pendant la course. La sanction prise par le corps arbitrale de La Solitaire du Figaro Paprec a été immédiate pour Benoît qui a été exclu de la course. Des rapports concernant leurs agissements ont été adressés à la Fédération Française de Voile qui prendra ainsi les mesures nécessaires pouvant avoir un impact sur leurs carrières sportive. La Classe Figaro Beneteau établira ensuite un conseil de discipline pour statuer sur l’avenir de ces marins au sein du circuit.
Ces deux incidents n’entachent pas la performance des autres concurrents. La fraude est très rare, c’est un phénomène isolé et, fort heureusement, le dispositif fonctionne, nous avons les moyens nécessaires pour vérifier que ça ne se produise pas. Les pénalités sont tellement lourdes qu’elles dissuaderont quiconque de reproduire ces inadmissibles erreurs. On sortira plus fort de cette fin de Solitaire du Figaro Paprec. »
Jean Bernard Le Boucher, Président de la Classe Figaro Beneteau

 

Corentin Horeau réalise son « rêve de gosse »

 

Grand vainqueur de cette Solitaire du Figaro Paprec 2023, Corentin Horeau (Banque Populaire), aura brillé tout au long des 3 étapes par sa régularité, la clé de la réussite pour une épreuve d’endurance telle que « La Solitaire ». Nouvelle légende inscrivant son nom sur le Trophée un an après Tom Laperche, venu le féliciter au ponton à l’arrivée, le Trinitain aura réussi à devancer un plateau de concurrents solides sur une ultime étape pleine de suspense entre Roscoff et Piriac-sur-Mer. 

Au ponton, le skipper Banque Populaire rendait avec émotion le récit de sa 7e Solitaire du Figaro : « C’est un rêve de gosse qui se réalise. Je sentais que cette année, j’étais bien, que j’avais bien préparé tout ça. Le soutien de Banque Populaire, au dernier moment, a ajouté une dose de confiance supplémentaire. Je ne réalise pas trop. Cela fait 24 heures que j’y pense. Je ne voulais vraiment pas la louper, celle-là. Ce n’est pas la plus belle des Solitaire dans le sens où j’ai navigué un peu comme un comptable. J’ai essayé de naviguer dans la flotte, sans trop prendre de risques. C’est la manière dont il fallait naviguer pour gagner cette année », s’est réjoui le grand vainqueur de la course. Avant d’ajouter : « j’avais bien calculé mon timing avec Basile. Je savais qu’il ne pouvait plus se passer grand-chose. J’ai pris du plaisir au près, le bateau glissait tout seul, sous pilote. Il y a tellement de choses qui se bousculent dans ma tête. Je la voulais tellement, cette Solitaire. De mettre des mots sur l’émotion, dans l’instant, c’est compliqué. Dans 10-15 jours, peut-être que je vais me rendre compte. Je pense à mon père surtout, qui ne voulait pas que je fasse ça au début, et qui maintenant est super fier ». 

Chronologiquement, Corentin Horeau entamait cette Solitaire à la 15e place au classement général à l’issue de la première étape entre Caen et Kinsale, accumulant d’entrée 20’49’’ de retard après une option moins payante que celle du groupe mené par Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan) entre les Scilly et le Fastnet. Il aura réussi à montrer une très belle performance lors de la deuxième étape où il terminait 2e à Roscoff, ne laissant à Basile Bourgnon (Edenred) que 8’55 d’avance et s’offrant un matelas plus confortable de 32’42 sur son plus proche poursuivant, Loïs Berrehar (Skipper Macif). Cette dernière étape, déterminante donc, aura donné la rage au marin de 34 ans qui franchissait, jeudi 14 septembre, la ligne d’arrivée finale, plus de 20 minutes avant le skipper Edenred qui pointait alors en tête au général.

 

30 marins méritants

 

Les 30 concurrents de cette Solitaire du Figaro Paprec ont rendu la victoire de Corentin Horeau, à l’instar de chaque année, plus belle. Tous déterminés à en découdre, chacun s’est battu avec ses armes – égales – avec l’envie d’atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés. 10 Bizuths, 5 femmes et 6 étrangers prenaient le départ de La Solitaire du Figaro Paprec le 27 août dernier, sur un plateau initial de 32 concurrents. Victor Le Pape (Bretagne CMB – Espoir), aura réalisé une très belle première Solitaire, il remporte la victoire au classement des bizuths, devant Romain Le Gall (Centre Excellence Voile – Secours Populaire 17) et Julie Simon (DOUZE). Tom Dolan (Smurfit Kappa Kingspan), vainqueur « à la maison » à Kinsale lors de la première étape, est classé premier étranger de la course et a remporté, lors de la cérémonie de remise des prix officielle ce samedi 16 septembre, le VIVI Trophy. Le prix Suzuki de la combattivité, qui récompense le marin ayant été le plus combatif sur les 3 étapes, a été remis à Julie Simon, bizuth qui partait sur cette 54e édition sans sponsor et qui avait notamment brillé lors de la première étape en franchissant 3e la ligne d’arrivée. Jules Delpech signe lui aussi une très belle édition en rempotant notamment la troisième étape à l’arrivée du grand final à Piriac-sur-Mer.

Ces marins, nouveaux ou plus anciens, qui se sont distingués depuis le 27 août, prouvent la dynamique de la Classe Figaro Beneteau qui ne cesse d’accroître son vivier de talents. « La Solitaire du Figaro Paprec 2023 est un grand cru, annonce avec fierté Jean Bernard Le Boucher, Président de la Classe Figaro Beneteau. C’était une très belle édition avec 3 longues étapes, difficiles et redoutables. Il fallait avoir le physique et le mental pour rester dans la tête de course, notamment lors de la 2e étape. Il a des marins très contents, d’autres déçus, c’est une course impitoyable mais les résultats nous offrent un podium superbe. Corentin Horeau momentanément parti de la Classe est revenu en 2021 pour aller chercher cette victoire, il prouve que la persévérance paie. Basile s’est aussi révélé cette année, il fait partie des talents sur lesquels il faudra compter dans les années à venir. Loïs a tout autant prouvé qu’il n'est pas loin de sortir victorieux de cette magnifique course. C’est exactement ce que l’on cherche, ce pour quoi on travaille et pourquoi ces marins restent à la Classe. Le bateau est difficile, exigeant mais c’est ce qu’on aime. La direction de course est à l’écoute de tous, OC Sport et Paprec ont créé une ambiance aussi belle à terre qu’en mer, je suis ravi de cette édition. Les bizuths font un « good job » sur cette solitaire, il y a de plus en plus de jeunes talents, on va les chercher avec le programme de l’Académie Figaro Beneteau. Ce sont tous des talents, on montre que la jeunesse n’est pas incompatible avec le haut niveau. Il faudra compter sur eux dans les années qui viennent. On attend également d’autres « anciens » comme Alexis Loison qui reviendra l’année prochaine. On n’hésitera pas à aller solliciter nos alumni très célèbres sur d’autres circuits. Le principe de l’Académie, c’est la transmission, et ces coureurs expérimentés sont nécessaires à la pérennité du circuit et du support. On avait 32 marins cette année, je ne désespère pas d’avoir une quarantaine de bateaux d’ici 2 ou 3 ans, c’est totalement cohérent. »