Plastimo Partenaire à la hune
Lundi 30 septembre 2019
Rencontre avec Cathy Millien, Directrice Communication, Société Plastimo
Marque emblématique de la plaisance, Plastimo accompagne les navigateurs et les professionnels du nautisme dans le monde entier. Si les compas, gilets de sauvetage et radeaux de survie ont construit la réputation internationale de l’entreprise, les gammes incluent aussi les équipements de pont, mouillage et confort à bord. Partenaire de la Classe Figaro Bénéteau depuis bientôt 30 ans, nous sommes allés à la rencontre de Cathy Millien, Directrice Communication de l’entreprise, en charge des relations avec les coureurs.
Quand la société Plastimo a-t-elle été créée ? Quelles gammes propose-t-elle aujourd’hui ?
Cette entreprise familiale a été créée en 1963 par Antoine Zuliani sur le Port de Pêche de Lorient. Le catalogue de produits comptait alors 24 pages et présentait 80 produits à la vente. Aujourd’hui, notre catalogue recense 11 000 produits : équipements de Sécurité et Mouillage, Equipement personnel, Compas et instruments de Navigation, Pont et Accastillage.
Combien de salariés êtes-vous au sein de la société Plastimo ? Quels sont vos lieux de production ?
Notre société compte 110 personnes à Lorient. Les compas, produits emblématiques de la marque, sont entièrement fabriqués à Lorient. Près de 4 millions de compas sont, à ce jour, sortis des ateliers lorientais. A Lorient où se trouve notre bureau d’étude, sont également conçus, vérifiés et certifiés les radeaux, gilets de sauvetage, harnais de sécurité et tous les équipements de récupération d’homme à la mer. Parmi les produits-clés du pack sécurité Figaro Bénéteau 3, citons le radeau de survie : chaque radeau de survie que Plastimo met sur le marché sort de l’usine de Lorient, où sont également assurées les révisions (service local en usine, apprécié des Figaristes). Si la plaisance est notre marché majeur, la course au large est essentielle au titre de la visibilité de la marque et aussi comme vecteur d’innovation : les contraintes imposées par la course sont un challenge permanent pour nos ingénieurs. Par ailleurs, bien que moins médiatisés, les marchés militaire et industriel sont des marchés importants pour lesquels notre bureau R&D développe des produits spécifiques.
Pour vous, quel est le produit emblématique de la marque ?
Indéniablement les gammes liées à la sécurité avec les gilets et les longes, les radeaux et les systèmes de récupération d’homme à la mer. Les compas sont également d’excellents ambassadeurs de la marque sur toutes les mers du globe depuis plus de 50 ans, même si les navigateurs tendent aujourd’hui à utiliser davantage la cartographie électronique. Le compas reste obligatoire à bord et c’est un produit stratégique pour Plastimo.
Quel est le positionnement de Plastimo sur le plan international ?
La société est très bien positionnée sur le marché des pays européens à forte culture maritime (Royaume-Uni, Italie, Allemagne, Scandinavie, Portugal, Espagne). L’export représente 45% de notre chiffre d’affaires. Le Japon est quant à lui un marché historique, et nous sommes bien placés sur le marché américain avec notamment les compas et les radeaux de survie.
Pourquoi choisir Plastimo lorsque l’on est coureur au large ou plaisancier ?
Plus de cinquante années d’expérience de la sécurité en mer est sans doute l’un des premiers critères : qu’on soit coureur au large ou plaisancier, il est rassurant de savoir que les produits sont conçus à Lorient, par des équipes qui maitrisent les normes et réglementations et qui sont à l’écoute de l’élite de la voile. Un marché nourrit l’autre : lorsque nous développons un produit spécifique pour la course au large, c’est en général avec l’objectif qu’il devienne, par la suite, un produit grand public. On s’inspire du cahier des charges de la course au large où la prise de risque des navigateurs est bien plus importante. Les coureurs sont pour nous une source d’inspiration, leur vécu nous est indispensable. Par exemple, nous avons imaginé une nouvelle longe Plastimo pour les Figaristes avec trois mousquetons aluminium à double levier de sécurité et intégrant un fil rétroréfléchissant pour un repérage facile et rapide de nuit. L’écoute, la disponibilité, la proximité géographique et le service réactif de nos équipes sont des atouts particulièrement appréciés par les coureurs. Le plaisancier n’a pas cet accès aussi direct à Plastimo : nos produits sont vendus par les shipchandlers qui assurent pour nous le conseil et le service aux plaisanciers.
Vous êtes partenaire de la navigatrice Isabelle Joschke. Quelles ont été les raisons de cette collaboration ?
Nous avons un partenariat technique avec Isabelle depuis des années. Quand elle courait en Classe Mini, elle était déjà très concernée par les questions de sécurité en mer. Très fidèle à Plastimo, Isabelle nous fait des retours techniques sur les produits. L’été dernier, par exemple, sur la gamme de vêtement Activ’.
Comme tous les sports, la voile se féminise, à la fois en haut niveau et en pratique de loisirs. Déjà partenaire de nombreux coureurs, nous avions à cœur d’accompagner des femmes de façon encore plus visible. Isabelle vient rejoindre Samantha Davies et Miranda Merron avec qui nous travaillons depuis plusieurs années. Elles se retrouvent maintenant sur le même support (Imoca), mais jusqu’à récemment, elles nous permettaient d’avoir une ambassadrice dans des catégories différentes (Imoca, Classe 40, Figaro).
Avez-vous conçu un pack spécial Figaristes ?
Nous avons défini le contenu de ce pack sécurité Figaro Bénéteau 3 en lien avec les navigateurs Nicolas Lunven et Yoann Richomme et avec l’ancien Président de la Classe Figaro Bénéteau Yannig Livory. Nous y avons travaillé pendant 18 mois. Au fil du temps, la liste s’est affinée et a été validée à l’automne 2018. Nous avons en particulier produit une soixantaine de radeaux de survie que nous avons livrés entre janvier et avril 2019, ainsi que gilets, longes, bouées et mouillages.
Ci-contre : Longe mousqueton(s) alu double levier
Depuis quand êtes-vous partenaires de la Classe Figaro Bénéteau ?
Depuis toujours. Depuis la création. Au départ, c’est le groupe Bénéteau qui a fait appel à nous. Notre soutien à la Classe Figaro Bénéteau n’a été qu’un prolongement logique de la collaboration avec Bénéteau. C’est unique dans la course au large qu’une classe de bateaux n’ait qu’un seul constructeur. Le Figaro Bénéteau 3 représente d’ailleurs un tournant au niveau technologique. Les grands noms de la course au large, tels que Michel Desjoyeaux, Loïck Peyron ou Alain Gautier ne s’y trompent pas et reviennent sur le circuit pour être de la partie. Le passage par la Classe Figaro Bénéteau est véritablement un tremplin vers autre chose. Par exemple, si on regarde du côté de la Volvo Ocean Race, les Figaristes sont souvent considérés comme les marins les plus complets. Grâce à la monotypie de la Classe Figaro Bénéteau, c’est vraiment le talent du marin qui fait la différence.
Quel lien entretient Plastimo avec les Figaristes ?
En trois décennies, nous avons vu passer plusieurs générations de skippers. C’est une communauté qu’on apprécie particulièrement, ce sont des marins complets, aux compétences multiples exigées par le format souvent en solitaire. Le lien entre Plastimo et les coureurs de la Classe Figaro Bénéteau est historique et nous avons très à cœur de les aider à réussir : cela passe par les produits bien sûr, mais aussi par du service réactif et souvent personnalisé qu’ils semblent apprécier, car nous constatons un vrai lien de fidélité. Il y a un véritable engagement affectif avec cette classe et le fait qu’un grand nombre d’entre eux soient basés à Lorient renforce encore la proximité.
Que pensez-vous de la saison Figaro Bénéteau 2019 ?
Elle a été encore plus passionnante que d’habitude. Il y a d’abord eu la prise en main du bateau qui, selon les skippers, s’est faite plus ou moins rapidement. Ensuite, la Sardinha Cup, puis la Solo Maître Coq et surtout La Solitaire URGO Le Figaro ont déplacé les curseurs et parfois bouleversé les pronostics. Nous avons retrouvé avec bonheur sur le plan d’eau quelques « vieux amis » de Plastimo, et avons découvert quelques vraies révélations chez les bizuths, une nouvelle génération qui nous a souvent surpris et avec laquelle il va falloir compter. Nous avons aussi apprécié le classement spécial « non-French » récompensé par le VIVI Trophy, car la Classe Figaro s’internationalise de plus en plus. Avec 45 % de son activité réalisée à l’export, Plastimo est impatient de voir les événements et concurrents Figaro Bénéteau rayonner au-delà des frontières françaises. Le nouveau Figaro Bénéteau 3 s’y prête bien, c’est un vecteur d’innovation et de performance made in France auquel nous sommes très heureux d’être associés.
Site web : Plastimo
Propos recueillis par Sabine Le Fort